
Je suis accroupie. Je suis en bas, je vois les choses d’en-bas.
Les cheveux, les seins, le sexe, les jambes et le visage construisent cette danse « d’en-bas ». Je plonge dans cette posture, proche du sol, pour visiter la mémoire des gestes qui la constituent. Une posture millénaire, une posture d’attente, de travail, de magie ; une posture obscène, parfois difficile, inconfortable, dont on pourrait croire qu’elle empêche le mouvement. Je ne peux pas m’écrouler, je ne peux pas m’élancer, mes genoux sont pliés, je marche, je saute, je danse.
Pour ce solo, je suis partie d´une posture extraite du duo Époque, pièce créée avec Volmir Cordeiro, en 2015, à partir de danses de femmes du XXe siècle. Nous nous étions alors inspirés d’une danse japonaise qu’on m’avait racontée et que je n’avais jamais vue. Une danse pour laquelle la danseuse était accroupie.
« Lorsque Yoko Ashikawa sort de l’ombre on dirait un minuscule oiseau. Accroupie, le corps caché dans une demi-cloche de papier de riz, elle glisse à petits pas jusque sur le bord extrême de la scène.Une violence inouïe habite aussi bien les gestes lents que les bonds effrayants et crispés. »
« Éloge de l’ombre », Pierre Lartigue, L’Humanité, 24 octobre 1978
Cette danse, toujours inconnue de moi, a continué à m’intriguer.
À partir de cette ignorance et du désir de la voir un jour, j'ai pris cette posture et je l'ai mise au cœur d'une danse qui serait mienne, évocatrice de cette source riche d'inspiration.
En explorant cette position accroupie, je fais un voyage dans le temps, depuis les Andes précolombiennes, jusqu’à ses résurgences les plus actuelles. Danses de boite de nuit, de club, mais aussi sous la terre, dans cet espace très profond, en dessous du sol, inconnu et mystérieux. La posture devient un terrain fécond d’étude, un territoire, une archive vivante, une mémoire active.
Marcela Santander Corvalán
Chorégraphie et interprétation Marcela Santander Corvalán
Regard extérieur Mathilde Hennegrave, Ana Rita Teodoro et Amanda Piña
Texte Mathilde Hennegrave
Costumes Corinne Petitpierre
Création sonore Maya Garcia
Création lumière Maëlle Iger, Antoine Crochemore
Régie Son Aria De la Celle
Régie lumière Antoine Crochemore
Production Fabrik Cassiopée – Manon Crochemore & Manon Joly
Remerciements Volmir Cordeiro, Margot Videcoq, Daniel Zimmerman, Mickaël Phelippeau, Olivier Martin-Salvan, Matthieu Banvillet et toute l’équipe du Quartz
Durée 45 min
Production déléguée Mano Azul
Production Le Quartz, Scène nationale de Brest
Coproduction CND Centre National de la Danse, Pantin
Avec le soutien de Nada Lokal et Ministry of Movement Affairs, Vienne, Ménagerie de Verre, Paris
→ TEASER
LES DATES
2-5 mars 2016, Scène Nationale de Brest, dans le cadre du festival Dañsfabrik
Juin 2016, NAVE, Santiago du Chili
6 mai 2017, Musée national des arts asiatiques – Guimet, Paris, dans le cadre de la Carte blanche à Alban Richard
Mars 2018, Église Saint Merri – Paris, dans le cadre du Festival Artdanthé
25-26 juin 2018, Centre National de la danse, Pantin
Juin 2018, La Passerelle, Centre d’art contemporain, Brest
Janvier 2019, Centre culturel municipal Jean Moulin, dans le cadre du festival Trente Trente
Janvier 2019, Espaces Pluriels, scène conventionnée danse Pau, dans le cadre du festival Trente Trente
Juin 2019, Latitudes contemporaines, Lille
2 octobre 2019, La Manufacture CDCN, Chapelle St-Vincent, La Rochelle
Disparue
Marcela Santander Corvalán
répertoire — 2016