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Quietos

« Quietos est le nom d’un lieu. Quietos est le nom d’une sphère peuplée de présences :  forces vivantes ou invisibles. Quietos est le nom d’un poème chanté par des voix de femmes. Quietos est le nom d’un dieu parmi d’autres. Quietos est une fiction qui accueille notre imaginaire pour une mise en doute des relations et des affects entre l’humain et ses altérités. Quietos est un cri qui ordonne plus que le silence : l’écoute.

La pièce habite un paysage sonore : oiseaux, objets qui se brisent, chants de femmes au lointain, de l’invocation d’une Machi Mapuche à une complainte amoureuse du XIIe siècle ou à quelques mots d’un poème de Kae Tempest.

Comment créer une danse qui permettrait une écoute active, une danse faite entièrement de cela :prêter l’oreille ?

Comme un besoin d’ouvrir et de rendre visible tout ce qui surviendra, ces lieux clandestins et mystérieux dans et autour de nos corps.

Des corps qui se tendent, ingèrent, se transforment, s’isolent ou se multiplient, mais surtout appellent… »

Marcela Santander Corvalán


Genèse

Invitées en avril 2017 par le Centre national de danse contemporaine d’Angers, il nous est proposé, dans le cadre du projet « Replay, restitution, recréation… pour une typologie de la reprise d’archive », de créer une danse à partir d’une archive choisie parmi un corpus d’archives constitué à partir des fonds des partenaires du projet.

Notre travail a d’abord pris la forme d’un dialogue entre nos deux pratiques artistiques, d’une part celle de la vidéo et de l’autre celle de la chorégraphie. C’est depuis nos regards de chorégraphe-interprète et de vidéaste que nous avons faire naître une collaboration autant théorique que pratique. Nous avons choisi de dérouler la forme de la conversation tout autour de ce projet, dans un jeu de question réponse, depuis la rédaction de ce texte jusque sur scène.

L’archive sur laquelle sur laquelle nous avons décidé de travailler est un extrait de texte littéraire trouvé dans les fonds de la BNF : « A chantar m’er de so qu’ieu non volria » est la première strophe de l’unique chanson en occitan du XIIe siècle de la trobairitz Beatriz de Dia, dite aussi comtesse de Die, dont nous sont aujourd’hui parvenues la mélodie et les paroles. Femmes poétesses et compositrices occitanes de chants profanes, les trobairitz sont, tout comme leurs homologues masculins, les trouvères, issues de la noblesse. L’essentiel de leur chant se concentre sur un amour profane et raffiné appelé la fin’amor ou amour courtois.

C’est au creux de cette phrase que nous nous rencontrons et que nous créons une fiction ensemble. Entre les mots, nous tissons de nouveaux paysages pour accueillir nos mouvements. Cette parole de femme si proche de nous et si éloignée dans le temps nous offre l’espace du fantasme pour créer une danse.

Avant de trouver cette phrase, nous nous étions longuement interrogées sur l’archive que nous cherchions : son âge, sa forme, sa provenance. Nous attendions juste d’elle qu’elle nous surprenne, qu’elle nous effleure, et qu’entre elle et nous s’installe un dialogue. Si nous considérons cette chanson comme une archive, tout l’enjeu de notre projet est de l’alléger de ce poids, de lui donner une autre fonction, de l’inviter à ne plus être garante d’une histoire qu’elle n’aurait pas choisie.

Comment la faire apparaître, quelle serait notre histoire commune ? Comment défaire l’archive de son côté « morbide » ? Comment la regarder sans le voile des années qui la sacralisent ? Comment le corps peut-il donner à voir le dialogue, c’est-à-dire l’écoute et la parole d’une chose qui n’a ni bouche ni souffle ? Et si notre problématique était justement celle du dialogue ?

Archives en actes, extrait, Presse Universitaire de Vincennes, 2018

Conception, chorégraphie Marcela Santander Corvalán

Collaboration artistique Bettina Blanc Penther

Interprétation Bettina Blanc Penther, Marcela Santander Corvalán

Création sonore Vanessa Court

Création lumières Antoine Crochemore

Régie son Aria Delacelle

Regard extérieur Hot Bodies aka Gérald Kurdian


Production Fabrik Cassiopée – Manon Crochemore & Pauline Delaplace


Remerciements Roberto Moura, Ëvelie Mouila, Mataki, Hortense Belhôte, José Pérez de Arce, Nina Santes, Emilie Hériteau et toutes les participantes du projet IMAGINE à Aubervilliers


Production déléguée Mano azul


Coproduction Manège scène nationale – Reims, Centre Chorégraphique National d’Orléans Direction Maud Le Pladec, Centre National de la Danse – Pantin, La Villette, Paris,Escales Danse enVal d’Oise, Festival NEXT


Avec l'aide de la DRAC Île-de-France, dans le cadre de l'aide à la création chorégraphique, Région Île-de-France, dans le cadre de l’aide à la création.


Avec le soutien de NAVE – Centro de creación y residencia – Santiago du Chili, d’ICI — centre chorégraphique national Montpellier - Occitanie / Direction Christian Rizzo et du CNDC Angers.


Première le 14 novembre 2019 au Manège, scène nationale – Reims

LES DATES

4-5 décembre 2019, Espace Pasolini, NEXT festival – Valenciennes

Février 2020, Espace Germinal – Fosses

10 mars 2020, Théâtre de Vanves, Festival Artdanthé

2-3 avril 2020, Points Communs, Nouvelles scène nationale Cergy-Pontoise

12 avril 2021, Pole Sud, Strasbourg

16 novembre 2021, La Manufacture CDCN de Bordeaux

Quietos

Marcela Santander Corvalán

répertoire — 2019

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